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Adrian Owen

25•05•2020

d'après Qu’est ce que faire se peut ? de

« Dès mon premier regard, il m’était impossible de refuser cette proposition d’interpréter ce dessin de Marie-Pierre Duquoc. J’ai commencé par le regarder/lire, il dit “oui, je peux, bien sûr, oui oui oui, c’est possible, pourquoi pas, on peut”. Donc, comment approcher la musique depuis un partition non-musicale? J’ai démarré sur un chemin en cherchant un système et cadre pour faciliter l’interprétation/traduction/transformation d’image/texte en mélodie/harmonie/rythme. C’est devenu apparent toute de suite qu’avec cette quantité d’information, j’avais besoin d’un outil spécialisé vers ce but. Aussi, c’était pour moi faire une sorte d’alambic pour le distiller.

J’ai développé mon algorithme dans Google Sheets, un tableur en ligne. La partie qui calcule comprend une chaine de texte en entrée, et la sortie est une séquence de tons pour chaque lettre et un décompte, aussi un ton “moyen” pour chaque phrase et mot individuel. Une deuxième feuille sert à placer le texte et il montre toute l’information: la séquence des lettres/tons sont visualisés dans la forme d’un clavier, le ton du mot ou phrase, le chiffre des lettres, la séquence sur des lignes en forme de partition musicale avec la séquence des noms de tons au-dessus. Les calculs du mot-ton consiste à assigner un chiffre pour chaque lettre, prend le total pour le diviser par 12, mais on garde le reste, pas le quotient, car ça redonne toujours un chiffre entre 0-11. J’ai utilisé l’échelle chromatique occidentale pour donner un ton à chaque chiffre et aussi à chaque lettre de l’alphabet.

Ensuite, j’ai réalisé un chemin à suivre sur le dessin et à noter les calculs. La longueur de la phrase donne la longueur de la phrase-ton, les mots-tons jouent au-dessus comme l’harmonie avec les rythmes proportionnés à mon rythme pour dire la phrase. Certains motifs visuels nécessitaient aussi un air généré par la séquence des lettres. Je me suis autorisé à changer l’octave des tons pour construire des lignes, mais ils restent dissonant ou consonant comme déterminés par les mots/lettres.

La composition est introduite dans un logiciel de partition (MuseScore). Pour l’instrumentation, j’ai choisi des cordes traditionnelles pour leur côté vocal et respirant, avec un maintien infini. J’ai enlevé des mesures puis j’ai composé sans signature temporelle fixe. Elle est jouée par ordinateur, qui manque un peu d’expression, mais qui arrive à une parfaite précision rythmique. La dernière étape est l’addition de ma voix qui récite des paroles, comme une réflection de l’accompagnement née de la même oeuvre. »